Atelier de prises de vue

Atelier de prises de vue
initiation à la caméra

lundi 4 janvier 2010

L'Infini chez soi photo tournage 2


Un groupe d'initiés
en procession

L'Infini chez soi1


L'Infini chez soi est un documentaire de 52 mn tourné intégralement dans le village insulaire de Simal.Il traite du thême de l'initiation et de la transmission des connaissances et savoirs traditionnels dans l'ethnie sérère, chez les hommes comme chez les femmes.Ce film est le regard d'un jeune cinéaste du terroir sur les valeurs traditionnelles de sa communauté face au contexte de la mondialisation.D'autres questions comme la relation homme-femme, religions-tradition et la protection du patrimoine culturel immatérielle des territoires face à la modernité sont abordées.

L'INFINI CHEZ SOI
SYNOPSIS
Chez les sérères, la deuxième ethnie la plus nombreuse au Sénégal, la vie de l’individu est rythmée par des évènements importants qui lui confèrent son statut au sein de la communauté.
L’initiation appelée « Ndout » en sérère est un moyen d’éducation primordial chez les hommes et marque le passage à l’age adulte pour les garçons.
Elle a lieu tous les dix ans et se fait dans la brousse.
Chez les femmes, cette même cérémonie se fait à l’occasion du mariage et à la fin,la jeune mariée,accompagnée des jeunes femmes initiées de son quartier,ramassent le linge des plus vieilles personnes du village, qu’elles vont laver dans un marigot, loin de tous regard.
Ce rituel se fait à travers une longue procession accompagnée de chants initiatiques.

Cette initiation qui constitue un moment de prières pour la fécondité et l’abondance des prochaines récoltes est également un événement particulier dans la vie de la communauté où de nombreux chants épiques et poétiques provoquent la fierté, l’attachement au terroir mais également le sentiment d’appartenance à la communauté.
L’infini chez soi est un documentaire qui tente d’analyser la problématique identitaire dans la société sérère islamisée et de plus en plus connectée aux interfaces culturelles ouvertes par la mondialisation.
Le film a été entièrement tourné dans le village insulaire de Simal, qui est un maillon essentiel de ce chapelet d’îles piégées entre tans (terres salées) et bolongs (bras de mer) dans ce que le poète Léopold Sédar Senghor appelle le Royaume d’enfance.

Atelier de créativité pour les enfants 3


Jeune fille en oeuvre.
les premiers pas avec le dessin

Atelier de créativité pour les enfants 2


Un jeune garçon s'exerçant à la peinture

Atelier de créativité pour les enfants


Atelier d'expression artistique pour enfant
ici un moment d'interculturalité entre des
enfants sénégalais et québécquois

Ciné-village photo de tournage3


Photo prise sur la séquence du marais
à l'entrée du village

Ciné-village photo de tournage2


Séquence tournéee à la place publique du village de Simal

Ciné-village photo de tournage1


Photo prise pendant le tournage du film Histoire de Sowanna avec les élèves de l'école publique du village habillés en jkeunes circoncis.Ce film est un court-métrage de fiction de 26 mn tourné en partie en ville et au village avec des élèves du primaire et du lycée, que des "first faces"

HISTOIRE DE SOWANNA
SYNOPSIS
A 24 ans, Marie Anna est une jeune étudiante en licence de lettres qui vit avec sa mère Nana et sa petite sœur Awa, une lycéenne à peine âgée de 16 ans.
Un jour, sortant de l’université, pour rentrer, elle reçoit sur son téléphone portable un coup de fil de sa sœur qu’elle doit rejoindre au supermarché pour l’aider à faire ses courses et préparer son anniversaire.
A la fin des courses, les deux sœurs, traversant un passage clouté découvrent un vieux carnet que la foule de passants et les voitures ont fini d’écraser sur la route.
Marie Anna ramasse le carnet après avoir lu sur la couverture l’inscription « JOURNAL AMOUREUX ».Elle le fouette et découvre que ce fameux carnet n’est rien d’autre que le journal intime d’un jeune poète amoureux d’une jeune fille de vingt ans qui s’appelle elle aussi Anna et pour qui il a écrit des poèmes.
Elle apprend également à travers le récit du journal qu’un jour, le jeune poète n’a plus revu Anna à cause des parents de cette dernière devenus trop jaloux.
C’est pour Marie Anna, le début d’un travail d’investigation littéraire de l’espace-temps du journal pour retrouver le jeune auteur.
Nana s’inquiète, dérobe le journal avec la complicité de Guessiam le petit ami de Marie Anna. Mais celle-ci poursuivit contre vents et marées une quête qui la mènera à plusieurs reprises vers la jetée, un endroit que le jeune poète fréquente beaucoup dans le texte et où il va regarder la mer et l’envol des mouettes.
En confrontant plusieurs extraits du journal, parlant de l’habitat du jeune poète, Marie Anna, aidée par sa sœur Awa, découvre dans l’appartement du poète des photos d’Anna et une lettre
qui montrent que le jeune poète du nom de Ben, est parti pour son village natal pour retrouver ses parents.
Marie Anna continue sa quête et arrive au petit village de Simal où elle s’intègre petit à petit dans la communauté.
Elle tombe amoureux de Ben et tente de le faire revenir en ville.

Ciné-village


Le programme CINE-VILLAGE nous a permis de mesurer ce bosoin d'images des habitants des territoires mais surtout le besoin que ces jeunes ont de créer des images qui leurs parlent de leur culture, de leur patrimoine et surtout leur besoin de s'attacher aux valeurs de leurs communautés.

Ciné-village


Le dispositif CINE-VILLAGE est un programme de cinéma communautaire itinérrant.C'est une initiative qui vise à créer des projections de plein air dans les villages les plus reculés du Sénégal, accompagnée d'un dispositif déducation à l'image à travers des ateliers d'initiation à la vidéo et à la photographie numériques.Nous partons avec une équipe de quelques techniciens (1 réalisateur, 1 caméraman, 1 monteur et 1 projectionniste)et nous passons 2 à trois jours dans chacun des villages cibles où nous initions les jeunes à la vidéo numérique, à la photographie numérique, à la scénarisation et au montage numérique et nous les encadrons sur place à tourner un petit film documentaire ou un reportage sur un sujet qui les intesresse dans leur village.Au finish l'atelier produit un petit film que nous projetons à la place publique du village pour permettre aux populations locales de voir leurs propres images créées par leurs enfants dans leurs propre territoire.

vendredi 1 janvier 2010

L'ART AFRICAIN ET LE NUMERIQUE

L'ART AFRICAIN A TOUT SON AVENIR DANS LE NUMERIQUE
Un faux débat fait l’objet de spéculations dans le monde des arts plastiques au Sénégal, depuis quelques temps, voire quelques années. Ce faut débat fondé sur une fausse problématique, celle de « la place du numérique dans le Dak’art », s’est poursuivi jusqu’au séminaire d’évaluation de la Biennale de Dak’art 2004. Il est alors difficile à la limite impardonnable de garder le silence en tant qu’artiste plasticien ; vidéaste, conscient de l’avenir des arts plastiques face aux mutations engendrées par les technologies numériques. L’ envie me vient à l’instant de demander à ces pseudo-intellectuels(artistes critiques d’art, journalistes commissaires d’exposition, experts en arts plastiques ou spécialistes en je ne sais quoi encore, confondus)d’arrêter tout simplement de parler de choses qu’ils ne maîtrisent pas, de poser des questions qui ne sont nullement pertinentes et qui les dépassent parce qu’ils n’ont ni arguments valables , ni de vision claire pour déterminer une quelconque place du numérique dans la création artistique contemporaine africaine. Je trouve regrettable que les acteurs culturels africains en général et sénégalais en particuliers ne veulent pas changer leurs mentalités archaïques d’éternels complexés, et qu’ils se focalisent toujours sur des détails que l’on ne peut plus se permettre de poser, c'est-à-dire des questions que les autres (les occidentaux ont réglés depuis des décennies, voire des siècles, et qu’ils reviennent reposer chez nous en Afrique pour cloisonner notre réflexion, inhiber notre vision de l’avenir afin de mieux délimiter notre imaginaire.
Aujourd’hui, le concept d’art même contemporain ou pas est problématique en Afrique comme il l’est partout ailleurs. L’enjeu majeur dans la création artistique n’est l’apanage d’un quelconque médium. Autrement dit il ne s’agit plus, ni ne suffit plus de parler séparément d’arts plastiques (peinture, sculpture, design, etc.), de poésie, de théâtre, de cinéma de vidéo mais plutôt d’image au sens global du terme. Il est évident que ceux qui brandissent, à tors et à travers le terme « identité culturelle »ne sont pas capables de donner à ce concept une signification valable et légitime, c'est-à-dire un sens positif et constructeur des valeurs progressistes permettant à nos sociétés d’évoluer et d’avancer dans la voie d’une modernité africaine. A ceux là je dirais que l’identité à tout prix n’existe pas, n’est pas viable, comme le dit souvent l’artiste plasticien critique d’art sénégalais Sidy Seck, « l’identité n’est pas figé, l’identité est dynamique ». Par ailleurs il est temps que les africains (les artistes en premier) soient conscient du fait qu’ils ont largement le choix d’utiliser comme outil et support de création les technologies numériques comme ils veulent et d’y mettre les contenus qui leur conviennent pour produire leurs propres images ; des images qui parlent de l’Afrique, des ses réalités des ses rêves, mais aussi de ses différents rapports avec le reste du monde.
Pour revenir à cette « place suspect »du numérique dans le Dak’art, nous savons que les médiums artistiques traditionnels que sont la peinture, la sculpture et la photographie ont montré depuis longtemps leurs limites dans le traitement de l’espace et du temps, mais aussi par rapport à leur capacité à toucher le nouveau public que la société de l’informatique est en train de formater. Aujourd’hui, l’avenir est dans l’interactivité. Il faut que les artistes africains, dans la continuité de leurs travaux, s’investissent dans des systèmes multimédia et hypermédia , qu’ils se forment et apprennent de techniques, logiciels et méthodes permettant l’intégration dans les créations de données de divers origines(textes, images et sons) car l’ère de l’hypertexte à sonné.
L’art africain doit adopter sur toute sa chaine (création, monstration, promotion, commercialisation) des méthodes d’organisation de l’information, qui procèdent non plus de façon linéaire, mais par association d’idées, en structurant un réseau vivant de liens entre les données. De nos jours toute forme d’art qui occulterait le numérique, réduirait de façon considérable ses possibilités relatives à la créativité mais à la diffusion, éventuellement à la commercialisation des œuvres qu’elle engendre. Ce serait donc une grande erreur de penser que les artistes africains n’ont rien ou presque pas grand-chose à voir avec la numérique, que le numérique ne puisse pas traduire « l’expression profonde de notre identité culturelle », ou encore de catégoriser, d’étiqueter le numérique comme étant « le regard de l’autre qui nous chosifie ». c’est quand même étonnant, à la limite révoltant, de constater que tout ces gens confondent , en ce qui concerne un médium artistique donné, support et contenu ;qu’ils ne distinguent pas l’œuvre d’art du dispositif qui le conditionne en amont( de sa production) et en aval (de son exhibition). Le numérique qui est en passe de devenir une discipline a part entière, gagnera sa légitimité si les artistes africains transcendent sa nature de support de création, dépassent l’immense reproductibilité technique qu’offre son dispositif pour créer une véritable « esthétique du numérique » qui bouleversera à coup sur , tous les schéma de la pratique artistique en donnant naissance à de nouveaux artistes ,de nouveaux critiques d’art de nouveaux commissaires d’exposition, de nouveaux experts en art plastiques et surtout une nouvelle fonctionnalité des espaces de monstration .
Arfang Sarr-Crao
Cinéaste-pasticien-poète
Art_fang@yahoo.fr

Article paru dans le du Quotidien Walfadjri du 04 novembre 2004.